C’est un historien particulier, sensible au détail, au goût et aux odeurs de la vie. Après un superbe essai sur l’odeur ( « Le miasme et la jonquille ») sur le son( Les cloches de la terre), Alain Corbin revient sur le silence cher à son enfance quand il allait pêcher et contemplait la rivière. Condition du recueillement, de la rêverie, de l’oraison, le silence est le lieu intime d’où la parole émerge. Les moines ont imaginé mille techniques pour l’exalter, jusqu’aux chartreux qui vivent sans parler. Philosophes et romanciers ont dit combien la nature et le monde ne sont pas distraction vaine. Une rupture s’est produite, pourtant, aux confins des années 1950, et le silence a perdu sa valeur éducative. L’hypermédiatisation du XXIe siècle nous contraint à être partie du tout plutôt que de se tenir à l’écoute de soi. Une invitation à la méditation. En deux parties.
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