Enfants trouvés On les appelait naguère les tours d’abandon. Aujourd’hui , on les trouve à l'entrée des hôpitaux, à proximité des églises ou dans des rues très fréquentées. De loin, elles ressemblent à de larges coffre-forts vitrés, souvent peints en jaune vif. A l'intérieur, un lit auto-chauffant, une caméra, et un signal d'alarme relié au centre de soins le plus proche. Sur la porte, un mode d'emploi rudimentaire indique comment ouvrir le coffre, y déposer son bébé, puis le refermer. Le système qui semble barbare avait pourtant disparu depuis plus d'un siècle en Europe. Mais la médiatisation de faits divers glaçants, comme l'abandon de nouveaux-nés dans des poubelles, a remis au goût du jour cette pratique qui semblait d'un autre temps. L'Allemagne a été la première à réintroduire le mécanisme en avril 2000. Depuis la Belgique le fait aussi : la boîte à bébés d’Anvers a récolté neuf bébés depuis sa création en 2000. Sylvain Asselot interroge Sophie Marchand, artiste qui s’est penchée sur les archives de Nancy pour réaliser un travail graphique à partir des reliquats et suppositions autour de ces bébés anonymes. Souvent la mère laissait une marque de reconnaissance, ruban, tissu, morceau de lange qui pouvait servir à identifier l’enfant si elle revenait sur sa décision. Aujourd’hui encore une carte postale est coupée en deux comme support du lien brisé mais qui pourrait être réactivé si l’on présentait la moitié manquante… Une proposition de Sylvain Asselot avec Sophie Marchand
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